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reconstitution des mouvements des populations humaines depuis la préhistoire en Europe occidentale

7 - Pléistocène ancien (-2.6 Ma à 0.8 Ma) : Premières sorties d'Afrique vers -2 Ma.

A partir de la période -2 Ma/-1.9 Millions d'années, les différents représentants du genre Homo en Afrique commencent à s'adapter réellement à leur niche écologique de prédateur en milieu ouvert et commencent à en exploiter la faune, grâce en particulier à leur outillage de pierre encore rudimentaire de type Odowayen (mode1).

Rappelons qu'actuellement (en 2024),

  • les traces les plus anciennes d'outils de pierres taillées reliées au genre Homo ont été découvertes dans la région du Rift d'Afrique de l'Est(1) et sont datées de 3.3 Ma,
  • les plus anciens ossements du genre Homo (la demi-machoire LD350-1) ont été découverts à Ledi-Geraru en Éthiopie et sont datés de 2.8 Ma(2), 
  • les plus anciens ossements d'Homo habilis (le crâne KNM-ER1813 de Koobi Fora) du Kenya sont datés de -1.9 Ma.
  • le vestige le plus ancien d'Homo ergaster/erectus africain est un peu postérieur à 2 millions d'années, (le fragment d'occipital KMN-ER-2598 du Kenya: au moins -1.87 Ma)(3).
  • Au Pléistocène ancien et autour de 2 Ma, au moins deux espèces humaines coexistaient en Afrique. L'une de petite taille, avec un squelette robuste et un petit volume crânien (<700 cm3), représentée par Homo habilis, qui taillait des outils simples de type Oldowayens . L'autre de plus grande taille, avec un plus gros crâne (env. 1000 cm3), représentée par Homo ergaster/erectus, qui utilise aussi des outils plus élaborés de type Acheuléens.

 

L'hypothèse la plus probable est qu'à cette époque, quelques groupes humains d'Homo  ergaster ou même de formes antérieures archaïques d'Homo, ont pour la première fois migrés hors d'Afrique  par le Proche et le Moyen-Orient, sans doute par vagues successives de petits groupes, en suivant les mouvements des grands mammifères qu'ils chassaient(4). Puis ils ont gagnés le Caucase et ont progressivement atteint l'Asie méridionale puis le sud de l'Europe.

Ces hommes avaient réalisé un modèle biologique et comportemental bien différent de celui de leurs prédécesseurs. Leur activité de prédation, leur régime alimentaire à forte composante carnée apparaissent clairement au niveau des sites archéologiques qui mêlent industries lithiques et restes de faunes chassées ou charognées.

Ces premiers chasseurs ne connaissaient pas le feu, utilisaient des outils archaïques taillés sur galets (oldowayen mode 1), occupaient des campements sommaires en grottes ou en plein air.

Ils étaient adaptés à un mode de vie dans des espaces dégagés de tout arbre.  C’est sans doute le développement d’une niche adaptative véritablement «humaine» qui a permis l’expansion de ces formes hors d’Afrique, dans les régions du sud de l’Eurasie.

En Eurasie, il règne au Pléistocène inférieur (à partir de -2.6Ma) un climat chaud et humide qui provoque la croissance de vastes forêts luxuriantes où se côtoient les Conifères, les grands arbres à feuillage caducs et d’autres espèces actuellement exotiques.

La faune est riche en grands Mammifères, l’Éléphant méridional, le Rhinocéros étrusque, les derniers Mastodontes d’Auvergne, l’Ours étrusque, les grands Cervidés, les Chevaux, les Bisons….

 

Les premières traces d'humains hors d'Afrique

 

Une possible première expansion et sortie d'Afrique ?

 

La chronologie et les limites de cette première expansion ne sont pas encore parfaitement établies:

Les données les plus récentes semblent attester de la présence d'Homo en Eurasie très anciennement, au moins vers -1.85 millions d'années dans le Caucase et un peu plus tard en Chine et à Java:

Il y a plusieurs sites datant du Pléistocène ancien en Eurasie, mais les restes fossiles d'humains sont rares, présents uniquement dans 4 localités datées entre 1.9 et 1.1 millions d'années: 

à Dmanissi dans le Caucase (-1.85 Ma)

à Venta Micena (Orce) au sud de l'Espagne (-1.4 Ma)

à Modjokerto (-1.5 Ma) et Sangiran (-1.47 Ma) à Java en Indonésie

à Sima De Elefante (Atapuerca) en Espagne (-1.2 Ma).

A l'inverse, les sites est-africains du pléistocène ancien sont plus nombreux, avec des restes de crâne mais très peu d'os du reste du squelette (post-crânial), le squelette le plus complet et le mieux préservé étant celui du garçon de Turkana de Nariokotome (KNM-WT 15000) daté de -1.6 Ma.

La région du Levant apparait comme la principale passerelle reliant l'Afrique à l'Eurasie et a donc été une route essentielle pour la dispersion des Hominines et de la faune pendant le Pléistocène ancien.(4) Pour le moment, le seul site de cette période contenant des restes humains est 'Ubeidiya dans la vallée du Jourdain en Israël.

 

1) L'homo georgicus au sud du Caucase (1.85 à 1.78 Ma)

Des indices suggèrent qu'une forme fossile comparable à l'H. habilis est passée par Dmanissi en Géorgie vers -1.8 million d'années:

A 90 km au sud-ouest de la capitale de la Géorgie, plusieurs vestiges datés de 1.85 à 1.78 Ma ont été découvert à partir de 1984:

1984: les plus anciens outillages européens de type Oldowayen (mode 1) datés de 1.85 Ma.(5)

4 - Première sortie d'Afrique

1991: une mâchoire (D211)

1999: un fragment de crâne (D2282) et le crâne d'une jeune femme (D2280)

2000: une mandibule (D2600)

2001: un 3ème crâne et sa mandibule (D2700) ainsi que des os des membres

2003: un 4ème crâne et sa mandibule (D3444)

2005: un 5ème crâne (D4500)

 

4 - Premières sorties d'Afrique

 

 Le volume endocrânien des cinq fossiles varie de 546 à 730 cm3, ce qui correspond plus ou moins à celui trouvé chez Homo habilis (550/700 cm3 environ).

Les membres inférieurs et les vertèbres étaient tout à fait adaptés à la marche mais aussi à la course; le pied possédait déjà une voûte plantaire bien développée. Le dimorphisme sexuel semble assez important, la taille des sujets masculins est estimée à 1.50m.

Cet Homo georgicus, comme certains l'on initialement baptisé(6), présente une grande variabilité morphologique au sein de ce site unique, mais finalement du même ordre que celle observée chez les hommes actuels ou les chimpanzés.

De même il présente des caractères intermédiaires à la fois assez primitifs évoquant presque un Australopithèque (la forme, la face, l'orientation du crâne, le faible volume crânien) et d'autres plus typiques du genre Homo (la mandibule très prognathe, les petites canines) entre Homo habilis et Homo ergaster.

"homo georgicus" D4500 & D2600 (7)

4 - Premières sorties d'AfriqueDifférentes hypothèses ont été émises:

  1. Toutes les variations observées parmi le genre homo au début du Pléistocène (habilis, erectus, ergaster, rudolfensis et georgicus) font toutes partie d'un même lignée unique, qui pourraient être fusionnées en une même espèce (habilis ou erectus).
  2. Les hommes de Dmanissi appartiennent à au moins deux espèces différentes (sinon quatre).
  3. Le 5ème crâne (D4500) et sa mandibule en particulier (D2600) représentent une espèce différente des 4 autres, homo georgicus.
  4. Les hommes de Dmanissi ne sont pas différents d'Homo habilis; Ils proviendraient d'une première expansion précoce hors d'Afrique autour de -2 Ma.

 

Jusqu'à présent, rien n'indique que ces humains seraient allés vers l'ouest au delà du Caucase. En revanche, il semble avoir progressé vers l'Est comme le montrent les outillages retrouvés en Asie, bien qu'il soit difficile de rapprocher assurément les fossiles Asiatiques de l'H. habilis pour cette période.

 

2) de l'outillage de type oldowayen en Chine.

En Asie continentale, un certain nombre de silex taillés sur une face, outils de type Oldowayen, surprennent par leur ancienneté:

  • Le site de Longgupo en Chine a livré depuis 1984 des outils du mode 1 datés de 2.2 à 2.5 Ma (8) ainsi qu'un fragment de mandibule en 1986 et deux molaires qui ont été d'abord attribuées à un Homo habilis (9) en 1995, puis plutôt à un ancien grand singe par la suite (10).

 

 

 

 

 

  • Le site de Renzidong dans la province de Hanhui, fouillé en 1998, et daté vers 2.25 Ma, a également livré près d'une soixantaine d'outils de pierre façonné par des humains (11).
  • Le site de Shangchen dans le Shaanxi (plateau de Loess chinois) a été fouillé de 2004 à 2017. Près d'une centaine de galets taillés ont été extraits des 17 couches de loess datées par paléomagnétisme entre 1.26 et 2.12 Ma. (12) En particulier 6 pierres du mode 1 ci-dessous, dans la couche la plus ancienne (2.12 millions d'années)

 

 

  • Le site de Longgudong dans le Hubei en Chine du Sud, où des dents fossilisées découvertes en 1999/2000, sans doutes humaines et archaïques, font penser à l'H.habilis (13) avec une datation estimée indirectement à 2 Ma au Pléistocène ancien.

D'autres sites plus récents:

  •   Le site de Yuanmou au sud de la Chine: En 1965 deux incisives humaines, trois outils de pierre de  mode 1 (oldowayen) y furent découvert ainsi que le tibia d'une femme en 1984.  Les datations très controversées  seraient plus récentes, de -1.7 Ma(14) à -0.7 Ma (15) .  

2 incisives et deux outils oldowayens à Yuanmou (Zhu R.X.)

  •    Au nord de la Chine,  à partir de 1935 puis durant les années 70, un grand nombre d'outillages de pierres taillées, grattoirs, burins du mode 1 ont été découverts à Nihewan ( Xiaochangliang et ont été datés entre 1.55 et 1.66 Ma.(16)                                                                                                                                     

 3) des traces d'activités humaines en Inde très/trop anciennes? (-2.6 Ma)

  • Il y a été récemment publié en 2016 (17) les résultats de plusieurs années de fouilles dans les piémonts himalayens en Inde (Masol dans le Pendjab):

Ceux-ci révèlent des traces de découpes complexes sur des ossements d'animaux ainsi que des galets taillés (chopper) contemporains, le tout situé dans des limons qui seraient datés d'au moins 2.6 Ma, avant l'inversion du champ magnétique de -2.588 Ma. 

Ces datations devront être confirmées. La faune chassée ou charognée comprenait des tortues terrestres géantes, des hippopotames, des éléphants et stégodons, des chevaux et des hipparions, des girafes, cervidés et bovidés.

  • Le site de Riwat dans la province du Pendjab au nord du Pakistan avait été fouillé dans les années 80. En 1988 une équipe britannique y a découvert 7 pierres en quartzite taillées sur le mode oldowayen, et qu'ils ont daté d'environ 1.9 Ma.(18)

 

Dès lors, il est possible qu'il y ait eu une première vague d'Homo archaïques généralistes, habilis ou erectus, sortis d'Afrique avant 2 Millions d'années en direction du Caucase puis de l'Inde et de la Chine. Cela reste encore à préciser tant les datations sont incertaines, ainsi que l'attribution des premiers outillages à des Homo plutôt qu'à des Australopithèques ou des grands singes contemporains (19).

           Carte de la 1ere sortie d'Afrique du genre Homo au Pléïstocène ancien,               avant -1.5/2 millions d'années  (d'après Condemi 2024 (19) )

 

Une deuxième vague d'expansion avérée.

Plusieurs sites confirment que des humains d'une deuxième vague hors d'Afrique, pratiquant la taille d'outils de mode 2 Acheuléen caractéristique des H. ergaster/erectus, ont de nouveau gagné des régions d'Asie du sud-est et également d'Europe méridionale, entre -1.5Ma et -800.000 ans.

1) L'adolescent d'Ubeidiya (-1.5 Ma)

Le site israélien d'Ubeidiya dans la vallée du Jourdain a été fouillé dans les années 60/70. Des restes fossiles humains y ont été identifiés, des fragments de crânes, 2 incisives (UB 1700) et une molaire (UB 1701) attribués à Homo erectus/ergaster et daté par biochronologie à -1.5 Ma. (20)(21).

L'étude du corps d'une vertèbre lombaire  (UB 10749) découvert en 2018, a montré qu'il s'agissait d'une vertèbre d'un enfant du genre Homo de 6-12 ans, dont la taille adulte serait comparable à celle des hominines africains de grande taille, plus proche de KNM-WT 15000 de Nariokotome (erectus) que de D2700 de Dmanissi (habilis)(21).

Les pierres taillées dans le silex et le basalte qui accompagnent ces fossiles sont du type début Acheuléen:

                                          Outils Acheuléens à 'Ubeidiya

 

2) L'enfant de Kocabas en Turquie (-1.3 Ma)

En 2002, trois fragments d'une calotte crânienne ont été découverts dans le bassin de Denizli,  dans le sud-ouest de la Turquie (Kocabas). Celle-ci a d'abord été attribuée à un Homo erectus sur la base de la parenté morphologique. 

Après reconstitution 3D de ce fossile, l'analyse morphologique et morphométrique plus approfondie a  confirmé que le spécimen de Kocabaş se distingue nettement des Homo habilis / Homo georgicus d’une part et des Homo heidelbergensis/Néandertaliens d’autre part et correspond à un intermédiaire entre les erectus/ergaster africains et les erectus asiatiques(22).

Les dernières datations de 2014 par différentes méthodes indirectes situent ce fossile entre 1.1 et 1.3 Ma (23).

 

3) Des outils Acheuléens en Inde

Vers l'est, il semble que les membres de la 2ème vague ont progressé en taillant des outils du mode 2 Acheuléen en plus de l'Oldowayen. 

  • Sur le site d'Attirampakkam au sud de l'Inde découvert en 1863, des outils Acheuléens, bifaces, hachereaux et grattoirs ont été découverts dans les couches les plus anciennes, datées en 2011 entre 1.1 et 1.5 Ma (24).

                                  Outils Acheuléens à Attirampakkam

 

4) L'enfant de Modjokerto à l'est de Java (-1.4 Ma)

Une calotte crânienne d'un jeune enfant, de type erectus, fut découverte en 1936 par le paléontologue allemand Gustav von Koenigswald dans l'est de l'ile de Java en Indonésie. A l'époque, ce fossile a été attribué au genre Pithécanthrope erectus défini par Eugène Dubois par les ossements trouvés à Trinil à Java en 1892 ("l'homme de Java"), mais dont l'âge s'est révélé beaucoup plus récent. Depuis 1941, les Pithécanthropes et les Sinanthropes ont été regroupés sous la même forme humaine de l'Homo erectus.

Mojokerto 1

En 2004, l'étude interne du crâne par tomographie a permis d'estimer à 1 an l'âge de l'enfant.

Longtemps sa datation a été rendue impossible du fait de l'imprécision de la localisation de sa découverte. Cependant en 1994 une datation "argon-argon" des sédiments contenus dans ce crâne a abouti à l'âge de 1.8 Ma. Finalement un consensus semble s'être établi autour de l'âge de 1.49 Ma proposé par une  étude  de 2003 (25) et confirmé en 2020 à 1.43 Ma.(26)

 

5) Les crânes de Sangiran  de Java (-1.3 à -1.5 Ma)

Depuis 1936, un grand nombre de fossiles humains dont une dizaine de crânes plus ou moins déformés et complets ont été découverts par von Koenigswald sur le vaste site de Sangiran au centre de l'ile de Java.

La morphologie du plus ancien crâne est assez proche des Homo ergaster africains de la période 1.7-1.4 Ma.

Le volume du crâne le plus complet (Sangiran17) est estimé à 1000/1100 cm3.

 

                                           crâne Sangiran 17

Les datations des différents fossiles sont très incertaines, 0.8 Ma en 2011, 1.6 Ma en 2015, puis entre 1.27 et 1.47 Ma en 2020 pour les plus anciens fossiles (27).

6) D'autres outils Acheuléens dans les îles

  • Le site de Wolo Sege dans l'ile de Flores en Indonésie a livré des pics bifaciaux Acheuléens sur de grands éclats datant de plus d'1 Ma, soit plus de 700.000 ans avant les petits Homo floresensis.(28)

 

 

 

  • Le site d'Arubo dans l'ile de Luçon aux Philippines a livré également en 2001 des bifaces Acheuléens mais dont l'âge reste controversé (29).

 

7) La deuxième vague en Chine

En Asie continentale les plus anciens fossiles d'une deuxième vague humaine ont des datations incertaines:

  • " L'Homme de Lantian " est actuellement le crâne partiel le plus ancien de Chine. 

Découvert en 1963 à Gongwangling dans le Shaanxi, à la limite nord de la mousson, il s'agit de fragments d'une calotte crânienne, de la face et du maxillaire, le tout assez déformé, et de quelques dents. Sa morphologie est archaïque, son volume est estimé à 800 cm3, à priori inférieur à celui des erectus, et la dernière étude géologique du site de 2015 le situe à une date de 1.6 Ma (30). L'étude des dents par tomographie a confirmé en 2022 l'appartenance à l'espèce Homo erectus.(31)

 

Crâne PA105 de Lantian

 L'outillage découvert à proximité est cependant de type Oldowayen.

  • Les crânes de Yunxian dans la province de Hubei: 

Deux crânes très déformés ont été mis au jour en 1989 puis un 3ème en 2022 aux milieu d'ossements d'une faune d'une ancienne forêt tropicale, Panda géant, Eléphant etc.  La datation par paléomagnétisme indique un âge d'environ 1 million d'année.

                    Yunxian 1                            Yunxian 2                     modèle reconstitué

La morphologie des crânes est basse et allongée, archaïque, avec un volume de près de 1050 cm3 qui correspond à un Homo erectus.

  • Le Sinanthrope de Pékin :

Près de Pékin, la grotte en partie effondrée de Zhoukoudian a été fouillée dès 1927. Plusieurs crânes, mandibules, dents et quelques os longs y avaient été extraits, mais perdus en 1941. Il en reste des moulages.

Il s'agit des crânes qui ont définit le type des H. erectus, le crâne est bas, allongé et étroit au niveau du frontal. Le volume est inférieur à 1100 cm3.

Les dernières datations de 2009 les placent à 780.000 ans (32).

Leur présence près de Pékin en climat tempéré continental sous-entend que ces erectus avaient développé des adaptations au froid, peut être disposaient-ils du feu comme le laisse penser les restes de cendres au niveau de la couche n°10 du site.

 

8) La deuxième vague en Europe de l'Ouest

En Europe, il semble que cette vague a progressé le long des côtes sud et a laissé quelques traces et une série de sites de galets aménagés de type Oldowayen.

  • Bugatyri et Rodniki en Crimée (-1.2 Ma)
  • Kozarnika en Bulgarie (-1.6/1.4 Ma)
  • Pirro Nord au sud de l'Italie (-1.6/1.2 Ma)
  • Monte Poggiolo au nord de l'Italie (-1 Ma)
  • Lézignan le Cèbe au sud de la France (-1.6 Ma)
  • Le Vallonnet au sud des Alpes (-1.15 Ma)
  • Barranco Leon/ Orce au sud de l'Espagne (-1.6/1.4 Ma)
  • Sima del Elefante au nord de l'Espagne  (-1.4/1.2 Ma)

Sur ce dernier site, un fragment de mandibule et quelques dents ont été découverts en 2007 (-1.2 Ma).(33)

             ATE9-1 

(Voir l'article suivant pour les sites Européens)

 

9)  Une expansion limitée au nord du 40ème parallèle :

Les traces des premières occupations ne dépassent pas 40° de latitude nord. Les hommes ne vont coloniser les régions plus septentrionales que beaucoup plus tard.

Dans les moyennes latitudes, leur dispersion est rythmée par les oscillations climatiques des cycles glaciaires/interglaciaires qui ont profondément altéré les paysages, les faunes et la géographie elle-même du continent européen.

Ces fluctuations ont directement influencé les possibilités d’échanges de population entre différentes régions et les densités de peuplement. En Afrique et au Proche-Orient, avec une périodicité différente, c’est surtout le degré d’aridité et l’extension des déserts comme le Sahara qui ont varié.

Carte de la 2e sortie d'Afrique du genre Homo au Pléïstocène ancien entre 1.5 millions d'années et 800.000 ans  (d'après Condemi 2024 (19) )

 

 

 

  Sources & Notes

Hublin J-J (2014) "Les plus anciens peuplements de l'Eurasie" Cours du Collège de France du 4 novembre 2014.

Condemi Silvana, Savatier François (2024) "L'énigme Denisova" Albin Michel p156

(1) Harmand S. et al. (2015) "3.3-million-year-old stone tools from Lomekwi 3, West Turkana, Kenya." Nature, 521, 310-315

(2) Villmoare B. et al. (2015) « Early Homo at 2.8 Ma from Ledi-Geraru, Afar, Ethiopia », Science, vol. 347, no 6228,‎ 2015, p. 1352-1355

(3) Hammond A.S. et al. (2021) "New hominin remains and revised context from the earliest Homo erectus locality in East Turkana, Kenya". Nature Communication, 12, 1939 (2021)

(4) Bar-Yosef O. & Belfer-Cohen A. (2013) "A following Pleistocene road signs of human dispersals across Eurasia" Quat. Int. 285, 30-43 (2013)

(4) Martinez-Navarro B. et al (2005) "Early Pleistocene Faunal and Human dispersal into Europe:" Les premiers peuplements en Europe, BAR Intern. Series 1364, p125-133.

(5) Ferring R. et al. (2011), "Earliest human occupations at Dmanisi (Georgian Caucasus) dated to 1.85-1.78 Ma." Proc. Natl. Acad.Sci. U.S.A.108, 10432–10436 (2011)

(5)' de Lumley H, et al. (2005) " Pre-Oldowan lithic industries from the early Pleistocene site of Dmanisi in Georgia"  Anthropologie. 2005;109:1–182

(6) Gabunia L., et al (2002) : « Découverte d'un nouvel hominidé à Dmanissi (Transcaucasie, Géorgie) »,  Comptes Rendus Palevol, volume 1, numéro 4, septembre 2002, pages 243-253. 

(7) Lordkipanidze D. (2013) « A Complete Skull from Dmanisi, Georgia, and the Evolutionary Biology of Early Homo », Science, vol. 342, no 6156,‎ 18 octobre 2013, p. 326–331

(8) Han F. & al. (2017) "The earliest evidence of hominid settlement in China: Combined electron spin resonance and uranium series (ESR/U-series) dating of mammalian fossil teeth from Longgupo cave" Quaternary International, vol.434, partie A, 2017, p75-83

(9) Huang Wanpo & al. (1995) "Early Homo and associated artefacts from Asia" Nature volume 378, pages 275–278

(10) Etler, D. (2009) "Mystery ape: other fossils suggest that it's no mystery at all". Nature 460, 684

(11) Zhang, S., & al., (2000). "On the artifacts unearthed from the Renzidong Paleolithic site in 1998". Acta Anthropologica Sinica 19, 169–183.

(12) Zhu, Z., Dennell, R., Huang, W. et al. (2018) " Hominin occupation of the Chinese Loess Plateau since about 2.1 million years ago". Nature 559, 608–612 (2018)

(13) Hao Li, ChaoRong Li and Kathleen Kuman,(2017) « Longgudong, an Early Pleistocene site in Jianshi, South China, with stratigraphic association of human teeth and lithics », Science China Earth Sciences, vol. 60, no 3,‎ mars 2017, p. 452-462

(14) Zhu RX, et al. (2008) "Early evidence of the genus Homo in East Asia". J Hum Evol. 2008 ;55:1075–1085.

(15) Hyodo M. et al. (2002). "Paleomagnetic dates of hominid remain from Yuanmou, China, and other Asian sites". Journal of Human Evolution. 43 (1): 27–41

(16) Hong Ao, et al. (2013). "New evidence for early presence of hominids in North China". Scientific Reports. 3 (2403): 2403

(17) Dambricourt Malassé A. (2016), "Intentional cut marks on bovid from the Quranwala zone, 2.6 Ma, Siwalik Frontal Range, NW India. In Human origins in the indian sub-continent". C.R. Palevol. vol15 n°3-4, p 279-452.

(18) Robin Dennell, Helen Rendell et E. Hailwood,(1988) « Early tool-making in Asia: two-million-year-old artefacts in Pakistan », Antiquity, vol. 62, no 234,‎ 1988, p. 98–106

(19) Condemi Silvana, Savatier François (2024) "L'énigme Denisova" Albin Michel p156

(20) Belmaker, M., Tchernov, E., Condemi, S. & Bar-Yosef, O. (2002) "New evidence for hominid presence in the Lower Pleistocene of the Southern Levant". J. Hum. Evol. 43, 43–56 (2002).

(21) Barash A. & al. (2022) "The earliest Pleistocene record of a large-bodied hominin from the Levant supports two out-of-Africa dispersal events"  Scientific Reports volume 12, Article number: 1721 (2022)

(22) Vialet A. & al. (2012) "Homo erectus found still further west. Reconstruction of the Kocabas cranium (Denizli, Turkey)" Comptes Rendus Palevol. vol.11, n°2-3,  p.89-95

(23) Lebatard Anne-Elisabeth & al. (2014) "Dating the Homo erectus bearing travertine from Kocabaş (Denizli, Turkey) at at least 1.1 Ma"  Earth and Planetary Science Letters Volume 390, 15 March 2014, Pages 8-18

(24) Shanti Pappu & al. (2011) "Early Pleistocene Presence of Acheulian Hominins in South India" Science, 25 Mar 2011, Vol 331, Issue 6024 pp. 1596-1599

(25) Morwood, M.J. et al. (2003), "Revised age for Mojokerto 1, an early Homo erectus cranium from East Java, Indonesia", Australian Archaeology, 57: 1–4 

(26) Morley R. J. & al. « Palaeoenvironmental setting of Mojokerto Homo erectus, the palynological expressions of Pleistocene marine deltas, open grasslands and volcanic mountains in East Java », Journal of Biogeography, vol. 47, no 3,‎ 2020, p. 566–583

(27) Matsu'ura S. et al. (2020), "Age control of the first appearance datum for Javanese Homo erectus in the Sangiran area", Science 367, 210-214

(28) Adam Brumm & al. (2010) "Hominins on Flores, Indonesia, by one million years ago" Nature, Vol 464, 1 April 2010

(29) Pawlik A.F., (2004) " The Palaeolithic Site of Arubo 1 in Nueva Ecija, Central Luzon". Bulletin of the Indo-Pacific Prehistory Association 24, 3–12.

(30) Zhao-Yu Zhu, (2015) « New dating of the Homo erectus cranium from Lantian (Gongwangling), China », Journal of Human Evolution, vol. 78,‎ 2015, p. 144–157

(31) Lei Pan, et al., (2022) « Early Pleistocene hominin teeth from Gongwangling of Lantian, Central China », Journal of Human Evolution, vol. 168,‎ juillet 2022, article no 103212

(32) Guanjun Shen, (2009) « Age of Zhoukoudian Homo erectus determined with 26Al/10Be burial dating », Nature, vol. 458, no 7235,‎ 12 mars 2009, p. 198–200

(33) Bermudez de Castro & al. (2011) "Early Pleistocene human mandible from Sima del Elefante (TE) cave site in Sierra de Atapuerca (Spain): a comparative morphological study". Journal of Human Evolution 61, 1-11.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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